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| Campagne de travaux de restauration 2010 - 2011
Le cloître à la fin des travaux en avril 2011
Brève histoire du cloître de l'abbaye de Luxeuil-les-Bains

Carte postale du cloître au début du XXe siècle
Si l’histoire des cloîtres de l’abbaye de Luxeuil intéressa les historiens du XVIIIe et du XIXe siècles, il n’en fut pas de même au cours du XXe siècle. En effet les informations historiques manquent pour établir avec certitude les différentes étapes de sa construction.
 
Galerie nord du cloître Galerie sud du cloître

Escalier d’accès à la place Saint-Pierre depuis la croisée des galeries nord et est. L’escalier est situé sous le clocher de l’église abbatiale. L'escalier de droite fait communiquer le cloître avec la basilique.
Nous vous proposons de lire le texte de M. Zelnor Toillon d’Hautevelle (Haute-Saône) vers 1890.
Le premier cloître construit en 1279 fut détruit par un incendie, il reste peut-être les gouttières de la toiture qui s'adossaient à l'extérieur du mur du bas-côté sud de l'église. Elles sont visibles depuis la petite cour située entre ce bas côté sud et la salle du chapitre de l’abbaye.
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En sortant de l’église par le collatéral de droite, la porte s'ouvre directement sous une travée du cloître, où l’on descend par une douzaine de marches.
Si l’église, d’après la chronique, était achevée sur la fin des années 1330 sous Eudes de Charenton (famille du Cher), on ne jeta les fondements du cloître que dans les dernières années du siècle, alors que Guillaume de Bussul était à la tête de la communauté, il en fit l’aile septentrionale.
GALERIE NORD
 
Armoiries de l'abbé Guillaume de Bussul (1382-1416)
à la croisée d’ogives des galeries nord et est.
GALERIE ORIENTALE
 
Armoiries de l'abbé Pierrexi de Lisle
(1418-1424)sur croisée d'ogives
de la galerie sud
Etienne de Pierrexi de Lisle, son successeur, fit continuer le travail dont il put voir terminée la partie orientale.
GALERIE SUD


Armoiries de l'abbé Guy Briffaut
(1431-1449) sur croisée d'ogives
de la galerie sud
Ce fut Guy Briffaut, abbé élu au commencement de 1431 et prédécesseur immédiat du fameux cardinal Jouffroy qui fit bâtir les deux autres côtés. L’épitaphe qu’on lisait sur sa tombe, portait ces mots « claustrum construixit medium ». On reconnait que le même plan a été suivi pour toute la construction. C’est aussi la même ordonnance architecturale que celle de l’église, des voutes à nervures, des ogives reposant sur des pilastres, des consoles prissent dans le mur et sur d’épais piliers, soutenus par des contreforts ; au dessus s’élèvent les bâtiments appropriés au service claustral.

Du côté extérieur chaque ogive était remplie par des petites colonnes accouplées, portant trois arcs en plein cintre, celui du milieu était surmonté d’une rosace. Cet appareil devait être d’un fort bel effet lorsqu’il existait en entier ; il n’en reste plus que des parties, l’une des faces celle du couchant a été démolie. Chaque galerie a 30 mètres de longueur, l’espace compris, entre elles présentait un carré de 20 mètres de coté, garni jadis de fleurs en arbrisseaux formant un joli parterre.
Lettre adressée à M. Gaston Marquiset, député de la Haute-Saône, pour recherche sur l’église abbatiale et autres lieux consacrés à Luxeuil au culte catholique, publiée en feuilleton dans le journal de la Haute-Saône.
La partie historique du texte est extraite de l’ouvrage inédit de Dom Grappin (1738-1833)
Archive bibliothèque municipale de Besançon
L'ensemble du cloître a été acheté par la ville en 1794 et tranformé en marché aux grains. la galerie occidentale fut détruite pour permettre un meilleur accès. Pour la même raison, les baies à trois arcades en plein cintre à l’exception d’une seule travée ont été démolies.
Bâtiment au dessus du cloître sud : il est attenant à l'aile de l'ancienne bibliothèque construite vers 1723.
Aujourd'hui les niveaux des planchers des deux bâtiments sont différents et l'on pourrait en conclure que celui construit sur le cloître sud est postérieur à 1723.

En conclusion l'histoire du cloître de l'abbaye est difficile à reconstituer et les textes anciens sont peu loquaces.
ARCHEOLOGIE PLACE DE L'ABBAYE
En 2006 un sondage archéologique a permis de mettre à jour les fondations de la galerie ouest du cloître. Ce sondage a aussi révélé des structures de l’époque gallo-romaine. Lire le compte rendu de Sébastien Bully, archéologue CNRS, responsable des campagnes de fouilles de 2006 à 2010.
Pour en savoir plus

2010 – 2011 Campagne de travaux :
- stabilisation des maçonneries
- restauration des toitures des galeries nord et est.
Montant total des travaux : 482 720 euros
Participation de l'Etat dans le cadre du plan de relance 2009-2010 41.5 %
Participation du Conseil régional de Franche-Comté 8 %
Participation du Conseil Général de Haute-Saône 7.5 %
Participation de la Ville de Luxeuil-les-Bains 43 %
Les toits du cloître ont été rénovés à deux reprises au cours du XXe siècle, comme l’atteste une carte postale d’entre les deux guerres et les renforts en béton posés dans les années 1950.
La dépose des tuiles et de la charpente en 2010 laisse apparaître des ouvertures obstruées. On dénombre 3 fenêtres murées que l’on retrouve dans le hall des moines de l’abbaye. Le passage muré est plus énigmatique, la partie supérieure est inclinée pouvant laisser supposer un escalier. Quel était le rôle de ce passage ? Est-il antérieur au cloître ? Reliait-il une galerie sur le toit du cloître avec le quartier du midi ? Le seuil est constitué d’une pierre de réemploi de l’époque antique, sculptée de nervures sur deux côtés (de face et partie inférieure).

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